LE FEDERALISTE

revue de politique

 

XIV année, 1972, Numéro 3, Page 133

 

 

L’UNIFICATION DES JEUNES FEDERALISTES
 
 
Le congrès d’unification des jeunes du M.F.E. et des J.E.F. s’est tenu à Luxembourg les 25 et 26 mars 1972.
Le Fédéraliste publie ici la résolution finale de ce congrès et le projet de manifeste de la nouvelle organisation unitaire, approuvé par les jeunes du M.F.E. avant la dissolution de leur organisation et présenté au congrès d’unification.
 
 
RESOLUTION FINALE
 
Le premier congrès des J.E.F. réuni à Luxembourg, les 25 et 26 mars 1972, décide d’organiser un contre-sommet à l’occasion des prochains sommets des chefs d’Etat et de gouvernement. Le congrès charge le Comité fédéral, qui sera élu, d’organiser l’action à mener avec toutes les forces démocratiques et populaires.
Aujourd’hui l’Europe est en face de choix dramatiques. Aujourd’hui, l’intégration économique est un fait accompli. Les citoyens européens doivent affronter et résoudre immédiatement la question : quelle Europe veulent-ils ?
Désormais on peut constater qu’il y a deux fronts opposés qui soutiennent deux conceptions différentes de l’Europe : d’un côté, il y a le front confédéral et antidémocratique, qui a le gouvernement français à sa tête, de l’autre, il y a un front démocratique dont les fédéralistes représentent l’avant-garde, qui se bat pour la Fédération européenne et pour la reconnaissance du pouvoir constituant du peuple des nations européennes.
Le projet confédéral a une signification précise : il vise à exclure les citoyens de la construction de l’Europe, à empêcher la formation d’un pouvoir démocratique européen à même de contrôler l’économie et de mener une politique sociale véritable en faveur des régions les moins développées et à laisser subsister les vieux pouvoirs constitués dont le destin historique est d’être de plus en plus réactionnaires.
Le seul choix à ce point est la reconnaissance du pouvoir constituant du peuple européen, de son droit de décider son destin et de choisir la société où il veut vivre.
Ce choix ne peut pas être retardé. Du point de vue international, le cycle politique commencé à la fin de la deuxième guerre mondiale et caractérisé par un ordre évolutif de l’Europe est en train de se terminer. La possibilité d’unifier politiquement l’Europe peut disparaître.
La possibilité de lutter pour la Fédération européenne peut s’évanouir à court terme à cause de la détérioration progressive de la vie politique nationale. Ce danger est désormais évident en Italie ; en effet, dans cette phase de l’histoire européenne l’Italie représente l’anneau faible de la chaîne. La victoire d’un régime autoritaire en Italie aurait des conséquences inévitables au niveau européen, car la démocratie dans les autres pays de l’Europe serait en danger, comme il est déjà arrivé en 1920. Face à la menace d’un retour au nationalisme et à l’asservissement à l’impérialisme russo-américain les fédéralistes doivent faire appel au peuple européen, en opposant un projet d’Europe démocratique à la tentative de consolider l’Europe confédérale et antidémocratique des Communautés européennes. L’Europe anti-démocratique est l’Europe des sommets, qui ignore toute voix populaire.
Il faut lancer à toutes les forces démocratiques l’idée d’un contre-sommet.
Les fédéralistes doivent se présenter comme un groupe d’initiative pour rassembler toutes les forces démocratiques organisées (partis politiques, syndicats, etc.) dans une grande manifestation populaire qui, sur les mêmes problèmes décidés par le sommet, revendique au peuple européen le droit de décider son destin.
Adoptée à la majorité des 2/3

 

 

 

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