XI année, 1969, Numéro 3-4, Page 178
UNA ELEZIONE PER L’EUROPA
Esposizione del significato e dei problemi del disegno di legge di iniziativa popolare per l’elezione unilaterale diretta dei delegati italiani al Parlamento europeo, a cura della Commissione Italiana del Movimento Federalista Europeo
CAPITOLO III
SITUAZIONE DEI PARTITI
E DELLE PERSONALITA’ POLITICHE ITALIANE
DI FRONTE AL DISEGNO DI LEGGE
ALLEGATO 5
EN ITALIE LE CONSEIL DU MOUVEMENT EUROPÉEN EST FAVORABLE À L’ÉLECTION DIRECTE DE DÉLÉGUÉS AU PARLEMENT DE STRASBOURG
(estratto da «Le Monde», mercoledì 25 giugno 1969)
(Correspondance particulière)
Rome, 24 juin. — L’article 71 de la Constitution italienne prévoit que tous les citoyens peuvent présenter au Parlement des propositions de loi à condition qu’elles soient accompagnées de cinquante mille signatures reconnues comme authentiques. Les exemples d’initiative populaire en matière législative ont été jusqu’à présent très rares et n’ont jamais eu de chance. Pour différentes raisons, un meilleur sort semble être réservé au projet de loi présenté le 11 juin dernier par le conseil italien du Mouvement européen et aussitôt porté à l’ordre du jour du Sénat. Ce projet prévoit «l’élection unilatérale directe des délégués italiens au Parlement européen» de Strasbourg.
Accompagnée de soixante-cinq mille signatures recueillies surtout à Milan et dans les environs, la pétition veut être une tentative de mettre fin à la longue inertie de la classe politique et à l’indifférence ou à la résignation de l’opinion publique. La branche italienne du Mouvement européen a pour adhérents des organisations importantes telles que les trois partis de la majorité gouvernementale, le parti libéral italien, les deux confédérations syndicales C.I.S.L. (démocrate-chrétienne) et U.I.L. (social-démocrate), ainsi que quelques groupes spécifiquement engagés dans une action supranationale (mouvement fédéraliste européen, conseil des communes d’Europe, association européenne des enseignants). Le professeur Giuseppe Petrilli, ancien membre de la Commission de la C.E.E. et président de l’IRI depuis 1960, en est le président. C’est lui qui a présenté aux présidents du Sénat et de la Chambre le texte de la pétition populaire.
Partisan résolu après la guerre d’une Europe fédérale, M. Petrilli reconnaît aujourd’hui la vision trop restreinte d’un tel dessein. Il admet que c’était une erreur d’avoir refusé à cette époque toute possibilité de compromis avec ceux qui voulaient une Europe confédérale. Il considère comme une illusion d’avoir pensé que la route des communautés fonctionnelles fondées sur des intérêts de secteurs (charbon-acier, énergie nucléaire) ou sur des intérêts économiques généraux pouvait porter presque automatiquement à l’intégration politique.
Si l’on a avancé aussi lentement vers l’intégration économique, c’est parce qu’on n’a pas trouvé la volonté politique nécessaire pour surmonter les difficultés objectives et les résistances des intérêts constitués. Il serait injuste, et M. Petrilli est le premier à l’admettre, d’en faire retomber la faute exclusivement sur la France: «Le général de Gaulle a été un magnifique alibi pour tout le monde, a-t-il déclaré aux représentants de la presse. Nous ne voulons pas que la même chose puisse arriver à son successeur. C’est pourquoi le conseil italien du Mouvement européen a décidé d’agir hardiment pour forcer le Parlement de Rome à se prononcer au plus vite sur notre proposition. En soi, l’élection directe des représentants italiens au Parlement européen, qui devrait avoir lieu avant la fin de 1969, est peu de chose. Nous savons pourtant que d’autres pays tels que les Pays-Bas et l’Allemagne sont disposés à suivre cet exemple. Nous savons aussi qu’il serait difficile de bloquer le processus à mi-chemin, lorsque la moitié des parlementaires de Strasbourg auraient été élus au suffrage universel direct. En ce qui concerne le manque actuel de pouvoirs effectifs, nous avons fini, après de longs débats, par nous convaincre qu’une assemblée d’expression populaire réussirait tôt ou tard à se donner ces pouvoirs. L’important est de réussir à détacher de la montagne la première boule de neige. L’unité de l’Italie a été une avalanche provoquée par une poignée d’hommes qui ne craignirent pas de se battre pour leur idéal».
Arturo Barone